| | Ces textes qui vous touchent... | |
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Coeur de Lion Une vâââââche!
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| Sujet: Ces textes qui vous touchent... Lun 30 Aoû - 15:27 | |
| Salut! Bon, je crois que nous avons tous lu un paragraphe, une ligne, un poème qui nous a touché, qui nous a plu, qui nous fait sentir quelque chose dans nos tous petits coeurs. Ou alors je me trompe et je fais le ridicule! Mais si vous êtes comme moi et que certains mots vous font vibrer, vous foutent la chair de poule, alors j'aimerais qu'on le partage entre tous! :D
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Bon je vais commencer parce que je suis impatiente (huhu). Je ne suis pas une personne qui lit beaucoup de poésie, d'ailleurs je n'en lis qu'au bahut. Ce n'est pas que je n'aime pas, c'est juste que j'oublie, je prends un bon vieux bouquin et laisse de côté les rimes etc. Mais il y a une poésie, bien connue je présume, qui m'a plu dès que j'ai lu le premier vers, et qui... brrr, je ne sais pas, ça m'a fait sentir quelque chose. Je vous la mets donc ici.
"Il pleure dans mon coeur, Paul Verlaine
Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s'écoeure. Quoi ! nulle trahison ?... Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon coeur a tant de peine !"
C'est... Je doute que ce soit le plus beau des poèmes, le plus travaillé, m'en fous, je le trouve magnifique. |
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Lun 30 Aoû - 16:09 | |
| Oh, je le connais ! C'est vraiment que ce poème est magnifique ... (L)
Mais y a également certaines paroles de chansons qui sont je dois dire, touchantes. (pense surtout aux Choristes.) |
| | | | Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Lun 30 Aoû - 17:29 | |
| Celui-ci d'Ormesson : - Citation :
- « Qu'ai-je donc fait ? J'ai aimé l'eau, la lumière, le soleil, les matins d'été, les ports, la douceur du soir dans les collines et une foule de détails sans le moindre intérêt comme cet olivier très rond dont je me souviens encore dans la baie de Fethiye ou un escalier bleu et blanc flanqué de deux fontaines dans un village des Pouilles dont j'ai oublié le nom. Je ne regrette ni d'être venu ni de devoir repartir vers quelque chose d'inconnu dont personne, grâce à Dieu, n'a jamais pu rien savoir. J'ai trouvé la vie très belle et assez longue à mon goût. J'ai eu de la chance. Merci. J'ai commis des fautes et des erreurs. Pardon. Pensez à moi de temps en temps. Saluez le monde pour moi quand je ne serai plus là. C'est une drôle de machine à faire verser des larmes de sang et à rendre fou de bonheur. Je me retourne encore une fois sur ce temps perdu et gagné et je me dis, je me trompe peut-être, qu'il m'a donné - comme ça, pour rien, avec beaucoup de grâce et de bonne volonté - ce qu'il y a eu de meilleur de toute éternité : la vie d'un homme parmi les autres. »
Les Misérables de Hugo (surtout le passage en gras) : - Citation :
- Faire le poème de la conscience humaine, ne fût-ce qu’à propos d’un seul homme, ne fût-ce qu’à propos du plus infime des hommes, ce serait fondre toutes les épopées dans une épopée supérieure et définitive. La conscience, c’est le chaos des chimères, des convoitises et des tentatives, la fournaise des rêves, l’antre des idées dont on a honte ; c’est le pandémonium des sophismes, c’est le champ de bataille des passions. À de certaines heures, pénétrez à travers la face livide d’un être humain qui réfléchit, et regardez derrière, regardez dans cette âme, regardez dans cette obscurité. Il y a là, sous le silence extérieur, des combats de géants comme dans Homère, des mêlées de dragons et d’hydres et des nuées de fantômes comme dans Milton, des spirales visionnaires comme chez Dante. Chose sombre que cet infini que tout homme porte en soi et auquel il mesure avec désespoir les volontés de son cerveau et les actions de sa vie !
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Dim 12 Sep - 11:11 | |
| Je mets trois textes ^^'
- Spoiler:
J’avais pris l’habitude de regarder autour de moi, d’observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas du midi. Qu’avais-je vu ? Des gueules tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne pouvant s’offrir que le strict minimum. Des êtres condamnés à la médiocrité perpétuelle ; des êtres semblables par leur habillement et leurs problèmes financiers de fin de mois. Des êtres incapables de satisfaire leurs moindres désirs, condamnés à être des rêveurs permanents devant les vitrines de luxe et les agences de voyage. Des estomacs, clients attitrés du plat du jour et du petit verre de vin rouge ordinaire. Des êtres connaissant leur avenir puisque n'en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du petit matin. J'en faisais partie par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là. Je n'acceptais pas que ma vie soit réglée d'avance ou décimée par d'autres. Si, à 6 heures du matin, j'avais envie de faire l'amour, je voulais prendre le temps de le faire sans regarder ma montre. Je voulais vivre sans heure, considérant que la première contrainte de l'homme a vu le jour où il s'est mis à calculer le temps. Toutes les phrases usuelles de la vie courante me résonnaient dans la tête : Pas le temps de... Arriver à temps... Gagner du temps... Prendre son temps... Moi, je voulais avoir le temps de vivre et la seule façon d'y arriver était de ne pas en être esclave.
Jacques Mesrine
- Spoiler:
Tu sais ce que c'est Toi la solitude ? Tu sais ce que c'est ? La solitude, celle du hasard, Tu sais bien la solitude, celle dans laquelle on se noie à petit feu, comme une drogue dans le sang, celle qui vous arrache au néant et qu'on ose appeler la vie, celle qui fait qu'on doit bien couper le cordon, la solitude de l'orphelin qu'on trimballe de foyer en foyer et qui sait plus son nom, celle de celui qu'on appelle gosse de riches et qui passe ses nuits entières à mouiller ses draps parce qu'il a oublié si ses parents étaient morts ou en voyage, celle de Poil de Carotte qui se prend des cailloux à chaque récréation, celle de celle qui, une fois donné l'Infini, se retrouve seule le ventre vide, celle des deux amoureux qui ne le sont plus, celle de ceux que les parents s'échangent de week-end en week-end sur une place de parking, celle du père qui marie sa fille, celle de ceux qui voient leur vie perdue à trop avoir voulu la gagner, et celle de celui à qui on a volé le toit pour offrir la rue. Tu la connais Toi ? Non, Toi Tu fais semblant, non, Toi T'écoutes, plein de Ta foutue sagesse, les pauvres gens comme moi qui, épris d'on se sait quelle nostalgie, Te parlent encore. La solitude c'est cette pute de vie qui vous croise un matin, vous baise toute la nuit, puis vous fait payer le prix du voyage par le retour à la case départ, le néant. Qui a demandé à avoir faim? Qui a demandé à hurler à l'agonie de jour en jour un peu plus comme un poisson le ventre à l'air? Personne. Voilà donc un don du ciel ! Tu sais, Toi qui fais construire des églises, des mosquées, des temples... Tu sais, Toi la perfection, Toi le Bien Incarné, Tu pourrais réfléchir parfois. De tout façon Tu comprends rien, T'es nul, j'en ai marre de Te parler tous les jours, Tu T'en fous, pauvre égoïste. Après tant d'années à Te parler du matin au soir, Tu sais toujours pas aligner trois mots. Fais attention ! Un jour je ne serai plus là et Toi Tu seras tout seul. Faudra pas pleurer parce que sans moi T'es rien tu sais. Je le jure, un jour je partirai et quand je partirai, Tu verras la solitude.
Damien Saez.
- Spoiler:
Mon père et ma mère ne s’aimaient plus. Mon père buvait. C’était la mort de l’amour, c’était la mort à l’œuvre. (…) Mon père buvait-il parce qu’il n’y avait plus d’amour entre eux ? Ou l’amour était-il mort parce qu’il buvait ? Un enfant ne peut pas se poser les questions là. Ce que je voyais, ce que je vivais, c’était ce mur de haine entre eux, ce gouffre où nous allions tous nous perdre. Tous les soirs, quand mon père rentrait, c’était la guerre qui reprenait: les cris, les insultes, parfois les coups entre eux, l’effroi qui nous glaçait, la descente au fond d’un cauchemar noir. Qu’est-ce qu’on pouvait dire, qu’est-ce qu’on pouvait faire, nous les enfants ? Cette haine, ce désespoir qui habitaient nos parents, comment lutter contre ça, comment faire que ça n’existe plus, que tout redevienne comme avant ? Qui avait la clé du paradis perdu, qui avait la baguette magique ? Le soir, nuit après nuit, dans le secret de mon lit, à la maison ou en pension, je répétais comme une incantation cette prière à laquelle je voulais croire: « Faites, Seigneur, que mes parents s’entendent. » Dans le noir, dans le vide, paroles dérisoires auxquelles je m’accrochais, pour me donner du courage. Mais rien, jamais, n’est arrivé. Toujours la guerre, toujours la haine.
Alain Rémond
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| | | Coeur de Lion Une vâââââche!
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Jeu 16 Sep - 20:48 | |
| Lily, de Pierre Perret. - Spoiler:
"On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies, Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris. Elle croyait qu'on était égaux, Lily Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily Mais pour Debussy en revanch' Il faut deux noires pour une blanche Ça fait un sacré distinguo Elle aimait tant la liberté, Lily Elle rêvait de fraternité, Lily Un hôtelier rue Secrétan Lui a précisé en arriv ant Qu'on ne recevait que des Blancs. 2 Elle a déchargé des cageots, Lily Elle s'es tapé les sal's boulots, Lily Ell' crie pour vendre des choux-fleurs Dans la rue, ses frèr's de couleur L'accompagn't au marteau piqueur Et quand on l'appelait Blanc he, Lily Elle se laissait plus prendre au piège, Lily Elle trouvait ça très amusant Mêm' s'il fallait serrer les dents Ils auraient été trop contents. Elle aimait un beau blond frisé, Lily Qui était tout près à l'épouser, Lily Mais la bell' famill' lui dit : "Nous N'sommes pas racistes pour deux sous Mais on n'veut pas de ça chez nous." 3 Elle a essayé l'Amérique, Lily Ce grand pays démocratiqu', Lily Elle aurait pas cru sans le voir Que la couleur du désespoir Là-bas aussi ce fut le noir. Mais dans un meeting à Memphis, Lily Elle a vu Angela Davis, Lily Qui lui dit : "Viens ma petit' soeur" En s'unissant on a moins peur Des loups qui guettent le trappeur. Et c'est pour conjurer sa peur, Lily Qu'ell' lève aussi un poing rageur, Lily Au milieu de tous ces gugus Qui foutent le feu aux autobus Interdits aux gens de couleur. 4 Mais dans ton combat quotidien, Lily Tu connaîtras un type bien, Lily Et l'enfant qui naîtra un jour Aura la couleur de l'amour Contre laquelle on ne peut ri en. On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies, Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris."
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| | | | Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Ven 17 Sep - 6:15 | |
| +1 CDL ! Elle est super jolie cette chanson. |
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♣ MESSAGES : 137 ♣ ANNIVERSAIRE : 17/04/1996 ♣ ÂGE : 28 ♣ LOCALISATION : Cholet (49) ♣ HUMEUR : Vide...
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Ven 17 Sep - 15:39 | |
| - Coeur de Lion a écrit:
- Il pleure dans mon coeur, Paul Verlaine
Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s'écoeure. Quoi ! nulle trahison ?... Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon coeur a tant de peine !" Je l'ai vu en sixième ! J'avais beaucoup aimé ce poème, on l'avait appris aussi je crois en plus. :) |
| | | | Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Lun 20 Sep - 16:49 | |
| D'Anna Karénine de Tolstoï (comment pouvais-je ne pas le citer ?) :
- Citation :
- Elle se trouvait si criminelle et si coupable qu’il ne lui restait plus qu’à s’humilier et à demander grâce, et c’était de lui qu’elle implorait son pardon, n’ayant plus que lui au monde. En le regardant, son abaissement lui apparaissait d’une façon si palpable qu’elle ne pouvait prononcer d’autre parole. Quant à lui, il se sentait pareil à un assassin devant le corps inanimé de sa victime. Le corps immolé par eux, c’était leur amour, la première phase de leur amour. Il y avait quelque chose de terrible et d’odieux au souvenir de ce qu’ils avaient payé du prix de leur honte.
Le sentiment de la déchéance morale qui écrasait Anna s’empara de Vronski. Mais, quelle que soit l’horreur du meurtrier devant le cadavre de sa victime, il faut le cacher et profiter au moins du crime commis. Et tel que le coupable qui se jette sur le cadavre avec rage, et l’entraîne pour le mettre en pièces, lui, il couvrait de baisers la tête et les épaules de son amie. Elle lui tenait la main et ne bougeait pas ; oui, ces baisers, elle les avait achetés au prix de son honneur, et cette main qui lui appartenait pour toujours était celle de son complice : elle souleva cette main et la baisa. Vronski tomba à ses genoux, cherchant à voir ce visage qu’elle cachait sans vouloir parier. Enfin elle se leva avec effort et le repoussa. |
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Dim 3 Oct - 15:52 | |
| J'aime beaucoup le poème de Verlaine !
"Le vieil homme et le chien"
Transparent au regard des passants trop pressés, Un vieil homme est assis, transi et affamé, Sous un porche à l’abri des frimas de janvier. Il implore un sourire, une pièce de monnaie.
Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree, Une voiture suit, heurte le canidé. Aussitôt extirpés de leurs logis douillets Accourent de partout des bourgeois empressés.
« Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid ! » Quelques instants après, l’animal est pansé, Dorloté, réchauffé, maintes fois caressé.
Au dehors dans la rue le silence est tombé Tout le monde est rentré, a fermé ses volets. Sous son porche à l’abri des frimas de janvier Le vieil homme soudain s’est mis à aboyer.
Daniel Boy Des Rimes et des rames |
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Jeu 21 Avr - 18:06 | |
| Une inspirée d'Harry Potter, si les gens ont lu le 7ème livre. :) (Ce dont je ne doute pas :P)
Je vous colle le looong texte ici, car il faut se connecter sur le forum pour le lire.
Un homme un jour a posé la question : qu’est-ce qu’un nom ? C’était si banal, un nom. Quelques lettres, une sonorité, une signature en bas d’un parchemin. Pourtant, elle avait chéri celui-ci avec toute la passion d’un cœur épris, en avait embrassé chaque courbe avec fièvre, comme si elle se doutait, déjà, de la brièveté de leur existence. Elle l’épelait dans son sommeil, oh, doucement, pour ne pas réveiller ses camarades. Elle les caressait du bout des doigts lorsqu’elle se sentait triste, ou bien seule, si seule lorsqu’il n’était pas avec elle.
« Je suis désolé. »
« Mes sincères condoléances. »
« Quelle tragédie. »
Quelle hypocrisie, ces hommes en noir. Un signe de tête, et les voilà disparus dans la pénombre naissante. Désolés de quoi ? A quel sujet, les condoléances ? Une tragédie ? Sans doute ignoraient-ils le sens que prenaient chacun de ces mots dans son cœur.
Elle n’aurait pas du venir ici. Chez eux. Chez lui. Elle n’aurait pas du se trouver présente au milieu des choses qu’il avait vues, touchées, qui semblaient à chaque rayon de lune devenir le pâle reflet d’un fantôme solitaire. Elle aurait du refuser. C’était si simple, de refuser. Si simple de tourner le dos à tout ça, oublier, aller de l’avant. Mais il y avait cette ombre qui ne cessait de la poursuivre, partout : dans son sommeil, profitant de l’obscur dessin des ombres projetées sur les murs pour onduler en une danse dont chaque mouvement était semblable à un couteau que l’on aiguise. Chez elle, alors qu’elle était dans le jardin, observant le reflet chatoyant de l’astre solaire au crépuscule qui lui rappelait sa flamboyante chevelure.
Elle ne savait pas pourquoi elle pleurait. Les larmes coulaient sans qu’elle y songe, comme s’il y avait eu un minuscule robinet oublié sous ses paupières, débouchant sur un mince tuyau que rien ne saurait combler. A peine avait-elle versé une larme pour la mort de son père : elle avait accepté son décès comme l’on accepte quelque chose d’inéluctable. Tout le monde est censé mourir, un jour ou l’autre. Douloureuse réalité qui s’entrechoque avec l’amère illusion de l’immortalité.
Mais lui, lui, n’était pas fait pour la mort. Il était trop plein de vie, son sourire était trop grand, son cœur battait trop vite lorsqu’il la serrait dans ses bras. Ce cœur qui battait, elle ne l’avait pas imaginé, il était bien réel. Alors comment avait-il pu cesser de fonctionner si rapidement ? Comme ça, sans prévenir, dans un souffle. Avec cet étrange sourire au coin des lèvres. Savait-il en cet instant que le Bien triompherait ? Ou avait-il encore en tête la plaisanterie de Percy au sujet d’elle ne savait plus quel sujet grotesque ? Il n’était pas fait pour être enfermé dans un linceul, dans un cercueil, dans une fosse recouverte de terre. Et chaque soir elle croyait entendre dans la brise l’appel désespéré d’un homme empreint de liberté.
Fred. Quelle étrange relation elle entretenait avec ces quatre lettres. C’était comme si...
Comme s’il n’était jamais mort.
C’était ça, exactement ça. Son frère était encore en vie, avec lui. Il n’avait pas pu devenir comme tous ces corps qu’il pouvait imaginer sous ces dalles, n’est-ce pas ? Des os, de la chair, de la terre, une âcre odeur de rance. De fin. Il ne pouvait pas y avoir de fin pour Fred Weasley.
Il avait posé sa main sur le cercueil pour tenter de sentir la chaleur de son corps, une dernière fois. Et il l’avait sentie, cette chaleur. Elle lui était remontée des doigts jusqu’au coude, jusqu’aux bras, lui donnant la chair de poule. Comme s’il essayait, par ces dernières bouffées, de lui adresser un ultime message. Il y avait tant de choses qu’ils ne s’étaient pas dites. Des bonnes, comme des mauvaises. Des cris, des larmes. Des moments de joies, des découvertes. Des rires, des coups, des idées pour leur magasin, qu’il allait devoir assumer seul. Toute une vie qui s’enfuyait par la porte de derrière, qui s’enfonçait dans les profondeurs de la terre, dans l’obscurité.
Mais le bois, c’était froid. Moins froid que la neige, moins froid que la glace qui courrait sur le lit des rivières en plein cœur de l’hiver, mais froid. Et c’est sur cette note glacée qu’il dut dire adieu à son frère, le regardant s’enfuir vers une éternité solitaire. C’était rapide, la mort. Il suffisait de fermer un couvercle et d’entendre le bois claquer, faisant écho dans votre cœur désormais privé de ce qui en produisait les battements. Plus longue était la vie en supportant ce vide, plus lente était la progression des secondes, des minutes, des heures, des journées, des mois, des années, avant de mourir, enfin, de le rejoindre, de commencer une nouvelle existence à deux, plus jamais séparés.
Alors son regard avait croisé le sien. Angelina. Elle semblait ne pas pouvoir quitter le salon, et pourtant cela faisait des heures qu’elle aurait du rentrer chez elle. Elle avait le regard fixé sur une vieille photo dont il ne distinguait pas les sujets, le visage penché. C’était à peine s’il la connaissait. Il lui avait toujours jalousé la part d’amour que son frère lui accordait, comme s’il avait été lésé de quelque chose de fondamental à sa propre vie. Etait-il cruel ? Etait-il à blâmer parce qu’il ne parvenait pas à chasser cette idée malheureuse qu’en mourant, Fred restait à lui, rien qu’à lui ?
C’était quelque chose d’étrange que la mort. La moindre babiole prenait une importance telle qu’il était comme impossible de s’en éloigner, retenu par un fil invisible. La photo qu’elle tenait entre ses mains lui faisait le même effet. Depuis combien de temps était-elle là, ignorée de tous, dans cette vieille boîte poussiéreuse qu’elle n’avait retrouvé que par le plus grand des hasards ? Fred et elle, enlacés. Il n’y avait nulle trace de peur ou d’angoisse sur leurs visages, et c’est ce qui était le plus douloureux : avaient-ils assez profité de ces moments bénis ?
Et, brusquement, le regard de George passa de la photo à la jeune fille prostrée, semblant faire le rapprochement.
Fred l’avait tellement aimée.
Et, brusquement, le regard d’Angelina passa du visage de Fred à celui de Georges.
Il lui ressemblait tellement.
C’était quelque chose d’étrange que la mort. Elle nous forçait à tourner la page, à passer à autre chose. Mais continuelle était l’envie de s’agripper à ces vestiges du passé, tenace était le désir de conserver l’image d’un être cher dans sa mémoire. Pas comme un nom gravé sur une dalle de marbre, pas comme une photo jaunie par le temps, pas comme un nom à répéter dans son sommeil en oubliant peu à peu à quoi il correspond. Mais comme une entité à part entière, un visage à toucher chaque matin, une odeur de peau à respirer, une voix à écouter, une taille à serrer.
Après tout, si son frère s’était pris de passion pour cette fille, c’est qu’elle en valait la peine. En allant auprès d’elle, en lui tendant une main dans laquelle se trouvait un mouchoir, il se surprit à penser qu’il agissait comme Fred. Cela signifiait-il qu’il avait la possibilité de le faire vivre à nouveau ? Pouvait-il continuer à rester auprès de lui, pour toujours ?
Après tout, si elle fermait les yeux, elle pouvait imaginer que les cheveux qu’elle touchait étaient les Siens. Les épaules sur lesquelles elle aimait s’appuyer présentaient la même courbe, la même dureté apaisante. Le menton avait cette étrange courbure qu’elle aimait à chatouiller, Le faisant rire aux éclats. Et lorsqu’elle s’était mariée avec George, elle avait sourit, croyant entendre la voix chaude de Fred prononcer ce « oui » empli de tant de symbolique, de tant de promesses.
Aucun d’eux ne s’appelait Fred, et c’était sans importance. |
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Jeu 21 Avr - 20:02 | |
| De Camus, dans L'exil et le royaume : - Spoiler:
"Elle dérivait sur le sommeil sans s'y enfoncer, elle s'accrochait à cette épaule avec une avidité inconsciente, comme à son port le plus sûr. Elle parlait, mais sa bouche n'émettait aucun son. Elle parlait, mais c'est à peine si elle s'entendait elle-même. Elle ne sentait que la chaleur de Marcel. Depuis plus de vingt ans, chaque nuit, ainsi, dans sa chaleur, eux deux toujours, même malades, même en voyage, comme à présent..."
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Jeu 21 Avr - 21:20 | |
| CDL : Verlaine est un choix... Ahouw ! ♥
Et Harry Potter... *-*
El Desdichado - Gérard de Nerval (ce poème me fout des frissons depuis la première fois qu'je l'ai lu. Jeux l'ème.)
- Spoiler:
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé, Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie, La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé, Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ? Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron : Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
P'tite conne - Renaud
- Spoiler:
Tu m'excus'ras, mignonne d'avoir pas pu marcher derrière les couronnes de tes amis branchés parce que ton dealer était peut-être là, parmi ces gens en pleurs qui parlaient de toi en regardant leurs montres, en se plaignant du froid, en assumant la honte de t'avoir poussée là... P'tite conne tu leur en veux même pas tu sais que ces charognes sont bien plus morts que toi... Tu fréquentais un monde d'imbéciles mondains où cette poudre immonde se consomme au matin, où le fric autorise à se croire à l'abri et de la cour d'assises et de notre mépris que ton triste univers nous inspirait, malins en sirotant nos bières ou en fumant nos joints... P'tite conne Tu rêvais de Byzance Mais c'était la Pologne jusque dans tes silences... On se connaissait pas aussi tu me pardonnes, j'ai pas chialé quand t'as cassé ta pipe d'opium, J'ai pensé à l'enfer d'un téléphone qui crie pour réveiller ta mère au milieu de la nuit. J'aurais voulu lui dire que c'était pas ta faute qu'à pas vouloir vieillir on meurt avant les autres... P'tite conne Tu voulais pas mûrir, Tu tombes avant l'automne Juste avant de fleurir... Mais t'aurais-je connu que ça n'eût rien changé, petite enfant perdue m'aurais-tu accepté ? Moi j'aime le soleil tout autant que la pluie et quand je me réveille et que je suis en vie C'est tout ce qui m'importe, bien plus que le bonheur qui est affaire de médiocres et qui use le coeur... P'tite conne c'est oublier que toi t'étais là pour personne et que personne élût là... Tu m'excus'ras, mignonne, d'avoir pas pu pleurer en suivant les couronnes, de tes amis branchés, parce que ton dealer était peut-être là à respirer ces fleurs que tu n'aimerais pas, à recompter ces roses qu'il a payé au prix de ta dernière dose et de ton demier cri... P'tite conne allez, repose-toi tout près de Morisson et pas trop loin de moi...
Mistral Gagnant - Renaud (y en a beaucoup, d'ses textes, qui me touchent...)
- Spoiler:
Ah... m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi et regarder les gens tant qu'y en a Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra en serrant dans ma main tes p'tits doigts Pi donner à bouffer à des pigeons idiots leur filer des coups d'pied pour de faux Et entendre ton rire qui lézarde les murs qui sait surtout guérir mes blessures Te raconter un peu comment j'étais, mino les bombecs fabuleux qu'on piquait chez l'marchand car en sac et Mintho caramels à un franc et les Mistral gagnants Ah... marcher sous la pluie cinq minutes avec toi et regarder la vie tant qu'y en a Te raconter la Terre en te bouffant des yeux Te parler de ta mère un p'tit peu Et sauter dans les flaques pour la faire râler Bousiller nos godasses et s'marrer Et entendre ton rire comme on entend la mer s'arrêter, repartir en arrière Te raconter surtout les Carambars d'antan et les coco-boërs et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents et les Mistral gagnants Ah... m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi regarder le soleil qui s'en va Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous Te dire que les méchants c'est pas nous Que si moi je suis barge ce n'est que de tes yeux car ils ont l'avantage d'être deux Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie et l'aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants et les Mistral gagnants et les Mistral gagnants
Morgane de toi - Renaud
- Spoiler:
Y'a un mariolle, il a au moins quatre ans Y veut t' piquer ta pelle et ton seau Ta couche culotte avec tes bonbecs dedans Lolita, défend-toi, fous-y un coup d' râteau dans l' dos Attend un peu avant de t' faire emmerder Par ces p'tits machos qui pensent qu'à une chose Jouer au docteur non conventionné J'y ai joué aussi, je sais de quoi j' cause J' les connais bien les play-boys des bacs à sable J' draguais leurs mères avant d' connaître la tienne Si tu les écoutes y t' feront porter leurs cartables 'Reusement qu' j' suis là, que j' te regarde et que j' t'aime
[Refrain] Lola J' suis qu'un fantôme quand tu vas où j' suis pas Tu sais ma môme Que j' suis morgane de toi
Comme j'en ai marre de m' faire tatouer des machins Qui m' font comme une bande dessinée sur la peau J'ai écrit ton nom avec des clous dorés Un par un, plantés dans le cuir de mon blouson dans l' dos T'es la seule gonzesse que j' peux tenir dans mes bras Sans m' démettre une épaule, sans plier sous ton poids Tu pèses moins lourd qu'un moineau qui mange pas Déploie jamais tes ailes, Lolita t'envole pas Avec tes miches de rat qu'on dirait des noisettes Et ta peau plus sucrée qu'un pain au chocolat Tu risques de donner faim a un tas de p'tits mecs Quand t'iras à l'école, si jamais t'y vas
[Refrain]
Qu'est-ce qu' tu m' racontes tu veux un p'tit frangin Tu veux qu' j' t'achète un ami Pierrot Eh les bébés ça s' trouve pas dans les magasins Puis j' crois pas que ta mère voudra qu' j' lui fasse un p'tit dans l' dos Ben quoi Lola on est pas bien ensemble Tu crois pas qu'on est déjà bien assez nombreux T'entends pas c' bruit, c'est le monde qui tremble Sous les cris des enfants qui sont malheureux Allez viens avec moi, j' t'embarque dans ma galère Dans mon arche y'a d' la place pour tous les marmots Avant qu' ce monde devienne un grand cimetière Faut profiter un peu du vent qu'on a dans l' dos
[Refrain]
Chanson pour Pierrot - Renaud
- Spoiler:
T'es pas né dans la rue T'es pas né dans l' ruisseau T'es pas un enfant perdu Pas un enfant d' salaud, Vu qu' t'es né dans ma tête Et qu' tu vis dans ma peau J'ai construit ta planète Au fond de mon cerveau.
Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot.
Depuis l' temps que j' te rêve, Depuis l' temps que j' t'invente, De pas te voir j'en crève Et j' te sens dans mon ventre. Le jour où tu ramène, J'arrête de boire : promis, Au moins toute une semaine, Ce s'ra dur, mais tant pis.
Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot.
Qu' tu sois fils de princesse, Ou qu' tu sois fils de rien, Tu s'ras fils de tendresse, Tu s'ras pas pas orphelin. Mais j' connais pas ta mère : Je la cherche en vain. Je connais qu' la misère D'être tout seul sur le ch'min.
Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot.
Dans un coin de ma tête Y a déjà ton trousseau : Un jean, une mobylette Une paire de Santiago. T'iras pas à l'école, J' t'apprendrai les gros mots. On jouera au football, On ira au bistrot.
Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot.
Tu t' lav'ras pas les pognes Avant d' venir à table. Et tu m' trait'ras d'ivrogne Quand j' piquerai ton cartable. J' t'apprendrai des chansons Tu les trouveras débiles. T'auras p't' être bien raison Mais j' s'rai vexé quand même.
Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot.
Allez viens mon Pierrot, Tu s'ras l' chef de ma bande. J' te r'filerai mon couteau, J' t'apprendrai la truande. Allez viens mon copain, J' t'ai trouvé une maman : Tous les trois ça s'ra bien Allez viens, je t'attends.
Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, Mon copain tu m' tiens chaud. Pierrot.
Manu - Renaud
- Spoiler:
Eh Manu rentre chez toi Y'a des larmes plein ta bière Le bistrot va fermer Pi tu gonfles la taulière J'croyais qu'un mec en cuir Ca pouvait pas chialer J'pensais même que souffrir Ca pouvais pas t'arriver J'oubliais qu'tes tatouages Et ta lame de couteau C'est surtout un blindage Pour ton coeur d'artichaut
Eh déconne pas Manu Va pas t'tailler les veines Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent
On était tous maqués Quand toi t'étais tous seul Tu disais j'me fais chier Et j'voudrais sauver ma gueule T'as croisé cette nana Qu'était faite pour personne T'as dit elle pour moi Ou alors y'a maldonne T'as été un peu vite Pour t'tatouer son prénom A l'endroit où palpite Ton grand coeur de grand con
Eh déconne pas Manu C't'à moi qu'tu fais d'la peine Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent
J'vais dire on est des loups On est fait pour vivre en bande Mais surtout pas en couple Ou alors pas longtemps Nous autres ça fait un bail Qu'on a largué nos p'tites Toi t'es toujours en rade Avec la tienne et tu flippes Eh Manu vivre libre C'est souvent vivre seul Ca fait p't'être mal au bide Mais c'est bon pour la gueule
Eh déconne pas Manu Ca sert à rien la haine Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent
Elle est plus amoureuse Manu faut qu'tu t'arraches Elle peut pas être heureuse Dans les bras d'un apache Quand tu lui dis je t'aime Si elle te d'mande du feu Si elle a la migraine Dès qu'elle est dans ton pieu Dis lui qu't'es désolé Qu't'as dû t'gourrer d'histoire Quand tu l'as rencontrée T'as dû t'tromper d'histoire
Eh déconne pas Manu Va pas t'tailler les veines Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent
Eh déconne pas Manu Va pas t'tailler les veines Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent
Eh déconne pas Manu C't'à moi qu'tu fais d'la peine Une gonzesse de perdue C'est dix copains qui r'viennent
En fait, ch'uis vite touchée par un texte (surtout de chanson). Y en a bien d'autres, mais là, c'est ceux qui m'viennent. Pis, Renaud, c'est un génie. L'est pas poète comme la plupart des gens l'entendent, mais bordel, c'qu'il dit, c'est pas du nawak ♥ |
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Ven 22 Avr - 19:37 | |
| La chanson "Mon p'tit loup" de Pierre Perret, me fait pleurer. Je ne sais même pas pourquoi, je l'ai souvent écoutée étant petite.
https://www.youtube.com/watch?v=QDXg8iFgd6s
Elle est tellement belle. |
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Mer 8 Fév - 16:18 | |
| Envie de remettre ce topic au "goût du jour"... Voici des minuscules textes que j'apprécie beaucoup aussi trouvés sur des forums, des skyblogs ou autres... 1 (Inconnu) il est difficile de dire adieu quand on veut rester, il est difficile de sourire quand on veut pleurer mais le plus difficile c'est d'avoir à oublier quand on veut aimer... 2 (Inconnu, trouvé dans un livre "simplifié" à lire pour anglais) the thought that each man kills the thing he loves.. 3 (Ibn Taymiyah) On ignore celui qui tient à nous, on tient à celui qui nous ignore, on aime celui qui nous blesse et on blesse celui qui nous aime ... 4 (Amélie Nothomb - Biographie de la faim) - Spoiler:
« Jamais était le pays que j'habitais. C'était un pays sans retour. Je ne l'aimais pas. La Belgique était mon pays, celui que j'avais choisi, mais lui ne m'avait pas élue. Jamais m'avait désignée : j'étais ressortissante de l'État de Jamais. Les habitants de Jamais n'ont pas d'espoir. La langue qu'ils parlent est la nostalgie. Leur monnaie est le temps qui passe : ils sont incapables d'en mettre de côté & leur vie se dilapide en direction d'un gouffre qui s'appelle la Mort & qui est la capitale de leur pays. Les Jamaisiens sont de grands batisseurs d'amours, d'amitiés, d'écritures, & autres édifices déchirants qui contiennent déjà leur ruine, mais ils sont incapables de construire une maison, une demeure, ou même quoi que ce soit qui ressemble à un logis stable & habitable. Rien, pourtant, ne leur paraît aussi digne de convoitise qu'un tas de pierres qui serait leur domicile. Une fatalité leur dérobe cette terre promise dès qu'ils croient en avoir la clé. Les Jamaisiens ne pensent pas que l'existence est une croissance, une accumulation de beauté, de sagesse, de richesse & d'expérience ; ils savent dès leur naissance que la vie est décroissance, déperdition, dépossession, démembrement. Un trône leur est donné dans le seul but qu'ils le perdent. Les Jamaisiens savent dès l'âge de trois ans ce que les gens des autres pays savent à peine à soixante-trois ans. Il ne faudrait pas en déduire que les habitants de Jamais sont tristes. C'est le contraire : il n'y a pas de peuple plus joyeux. Les moindres miettes de grâce plongent les Jamaisiens dans l'ébriété. Leur propension à rire, à se réjouir, à jouir & à s'éblouir est sans exemple sur cette planète. La mort les hante si fort qu'ils ont de la vie un appétit délirant. Leur hymne national est une marche funèbre, leur marche funèbre est une hymne à la joie : c'est une rhapsodie si frénétique que la simple lecture de la partition fait frémir. & pourtant, les Jamaisiens en jouent toutes les notes. »
5 (J'ai vomi dans mes cornflakes) - Spoiler:
Si les enfants veulent tous devenir astronautes, c'est pour se barrer de cette terre où ils devront vivre toute leur vie. Ensuite ils grandissent, oublient la NASA à cause d'un 5 et demie en math. Ils écoutent du black-métal et vomissent la bière vendue par packs de trente. Ils se haïssent eux-mêmes sans trop savoir pourquoi. Le Lycée leur apprend les modalités de l'échec, de l'humiliation, de la clope, et du suicide. Ceux qui auront leur BAC se ruineront en malibu-coca. Puis, le soleil éclaire un peu plus leur chemin. Ils voient un peu mieux l'avenir parce qu'il n'y en a pas. Ils se psychanalysent eux-mêmes en découvrant que tout ça, ce n'est peut-être pas seulement de leur faute. Alors on se met à faire de la politique. Un autre monde est possible. Le changer serait tellement cool. Ils achètent des T-shirts avec des étoiles rouges, et trouvent le mot "révolution" très beau, ça ressemble à revolver, mais surtout à évolution. Ils arrêtent de manger du MacDo, refusent d'être français, ne regardent plus la météo; de toute façon demain... Il pleuvra... Le doute se mèle à leur tentatives, vaines, forcément; pourquoi refaire le monde, puisqu'il va péter. Et puis ils se rendent compte que boire une bière fraîche avec une belle brune, c'est pas si mal. Le regard d'une fille vaut mieux qu'un combat perdu d'avance. L'amour pas la guerre, ce genre de conneries. On emmerde une denière fois la société, puis on revend son poster du Che. Cette fille devient notre femme, la bière fraîche devient notre bide. On s'entasse dans un meublé qu'il faudra payer. Un boulot et puis une bagnolle, avec l'ouverture centralisée et la clim en option. On économise pour Noël, il y a un peu de soleil à la plage... On devient gros, moche, aigri; les p'tis cons arrêtent des jouer dans notre pelouse, et on se souvient qu'avant on avait des projets. On se souvient... On était jeune, plein d'idées, tout ça pour rien... Parce que maintenant, on attend comme tout le monde son abonnement au programme télé; alors, avant de mourir, on va voir son petit fils. Il veut devenir astronaute...
6 (Inconnu) On oublie jamais rien, on vit avec. 7 (proverbe nigritien) Le léopard ne se déplace pas sans ses taches. 8 (proverbes africain) - Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits. - Au bout de la patience, il y a le ciel. - Lorsque tu ne sait pas où tu vas, regardes d'où tu viens. - Un vieillard qui meurt, c'est comme une bibliothèque qui brûle. 9 (proverbe berbère) Si tu as de nombreuses richesses donne ton bien ; si tu possède peu, donne ton coeur. 10 (Inconnu) Un jour on rit, un jour on pleure. Un jour on vit, un jour on meurt. 11 (Saez - J'veux qu'on baise sur ma tombe) J’aurais aimé t’aimer Comme on aime le soleil Te dire que le monde est beau Que c’est beau d’aimer J’aurais aimer t’écrire Le plus beau des poèmes Et construire un empire Juste pour ton sourire Devenir le soleil Pour sécher tes sanglots Et faire battre le ciel Pour un futur plus beau Mais c’est plus fort que moi Tu vois je n’y peux rien Ce monde n’est pas pour moi Ce monde n’est pas le mien |
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♣ MESSAGES : 1899 ♣ ANNIVERSAIRE : 30/05/1996 ♣ ÂGE : 27
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Mer 8 Fév - 19:38 | |
| J'ai vomi dans mes cornflakes C'est un court-métrage qui m'a énormément marqué ! Sinon j'ai énormément apprécie Nuits partagées, d'Eluard. Pas complet sur Internet, j'en mets donc seulement un extrait ! - Citation :
- Au terme d'un long voyage, je revois toujours ce corridor, cette taupe, cette ombre chaude à qui l'écume de mer prescrit des courants d'air purs comme de tout petits enfants, je revois toujours la chambre où je venais rompre avec toi le pain de nos désirs, je revois toujours ta pâleur dévêtue qui, le matin, fait corps avec les étoiles qui disparaissent. Je sais que je vais encore fermer les yeux pour retrouver les couleurs et les formes conventionnelles qui me permettent de t'aborder. Quand je les rouvrirai, ce sera pour chercher dans un coin de la pièce l'ombrelle corruptible à manche de pioche qui me fait redouter le beau temps, le soleil, la vie, car je t'aime plus au grand jour, car je regrette le temps où j'étais parti à ta découverte et le temps aussi où j'étais aveugle et muet devant l'univers incompréhensible et le système d'entente incohérent que tu me proposais.
N'as-tu pas suffisamment porté la responsabilité de cette candeur qui m'obligeait à toujours retourner tes volontés contre toi ? Que ne m'as-tu donné à penser ! Maintenant, je ne viens plus te voir que pour être plus sûr du grand mystère que constitue encore l'absurde durée de ma vie, l'absurde durée d'une nuit. Quand j'arrive, toutes les barques s'en vont, l'orage recule devant elles. Une ondée délivre les fleurs obscures, leur éclat recommence et frappe de nouveau les murs de laine. Je sais, tu n'es jamais sûre de rien, mais l'idée du mensonge, mais l'idée d'une erreur sont tellement au-dessus de nos forces. Il y a si longtemps que la porte têtue n'avait pas cédé, si longtemps que la monotonie de l'espoir nourrissait l'ennui, si longtemps que tes sourires étaient des larmes. Nous avons refusé de laisser entrer les spectateurs, car il n'y a pas de spectacle. Souviens-toi, pour la solitude, la scène vide, sans décors, sans acteurs, sans musiciens. L'on dit : le théâtre du monde, la scène mondiale et, nous deux, nous ne savons plus ce que c'est. Nous deux, j'insiste sur ces mots, car aux étapes de ces longs voyages que nous faisions séparément, je le sais maintenant, nous étions vraiment ensemble, nous étions vraiment, nous étions, nous. Ni toi, ni moi ne savions ajouter le temps qui nous avait séparés à ce temps pendant lequel nous étions réunis, ni toi, ni moi ne savions l'en soustraire. Une ombre chacun, mais dans l'ombre nous l'oublions. |
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♣ MESSAGES : 1782 ♣ ANNIVERSAIRE : 01/01/2000 ♣ ÂGE : 24
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Mer 8 Fév - 21:38 | |
| Eluard me frustre, il me blase : parfois il écrit de très belles choses, parfois c'est juste niais à en pleurer des lames de rasoir.
Romain Gary, Les Enchanteurs :
"-C'est un livre, dit-il. Un très beau livre, richement relié, et s'il ne contient à l'intérieur que quelques feuillets blancs, chacune de ces pages vides nous enseigne une admirable leçon et nous donne la clé de la vérité la plus profonde... -Comment ça ? Puisque tu me dis que rien n'est écrit sur ces pages ? S'il n'y a que du vide... -Justement. Les pages blanches signifient que rien n'a encore été dit, que rien n'est perdu, que tout reste encore à créer et à accomplir. Elles sont pleines d'espoir. Elles enseignent la confiance dans l'avenir. J'étais terriblement déçu. -C'est tout ? Il n'y a pas quelques mots magiques qu'il suffirait de prononcer pour que tous nos vœux soient exaucés ? -Il existe beaucoup de mots, beaucoup de formules - et il y en aura de plus en plus - qui montrent le chemin du bonheur sur terre et promettent la réalisation de tous nos rêves les plus anciens, dit mon père. Les bibliothèques en sont pleines. Mais elles ne figurent pas dans les pages de notre Livre, ça c'est un Livre sage, un Livre malin. Il veut nous épargner les souffrances, le sang versé, les chutes cruelles. C'est un livre fait de méfiance, d'expérience, mais aussi d'une grande confiance dans l'avenir, d'optimisme..." |
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♣ MESSAGES : 1899 ♣ ANNIVERSAIRE : 30/05/1996 ♣ ÂGE : 27
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| Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... Jeu 9 Fév - 19:07 | |
| Haha, j'avais remarqué la niaiserie d'Eluard parfois, mais c'est pas grave, c'est quand même très beau |
| | | | Sujet: Re: Ces textes qui vous touchent... | |
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| | | | Ces textes qui vous touchent... | |
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